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Porte entrebâillée, la chapelle laisse voir,
Une clarté diffuse, miel blond, dans le soir...
Une pure émotion, en suspens, hors du monde,
Nous voile de poussières d'âmes vagabondes.
A l'ombre fraîche de ces pierres séculaires,
Apparaissent, comme des lambeaux de vie,
Des êtres désincarnés, semblant à l'envi,
S'épuiser à jouir encore de cette terre.

De leurs corps diaphanes, s'élèvent, silencieux,
Des cris, des gémissements et des complaintes,
Et s'exhalent, comme nées d'ultimes étreintes,
Des suppliques sans voix pour un dernier adieu.
Fragiles et figés, cocons de soie éthérés,
Ils flottent, cherchant, dans un soupir,
Un souffle, l'âme qui les a un jour quittés,
Rêvant pour l'éternité d'un autre avenir.
Des gazes effilochées, des cires blafardes,

Des ajours immaculés où la vie s'attarde,
Ondoient, si légères, l'étreinte des amants,
La grâce de la promise, effluves du temps.
Les empreintes des corps oubliés et déchus,
Laissent à ces chrysalides abandonnées,
Sur les ailes du vent, sans fin, se murmurer,
Les secrets sublimés des absents disparus.
Porte entrebâillée, la chapelle laisse voir,

Une clarté diffuse, miel blond, dans le soir...
Une pure émotion, en suspens, hors du monde,
Nous voile de poussières d'âmes vagabondes.
Diana ANDRE 1er juillet 2009
A partir des créations de Fanny Alloing

