19 mars 2009
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Ayant pu assister à la première partie de cette très intéressante rencontre, je vous en livre quelques éléments recueillis lors de la présentation du "Guide du détenteur d'archives de la Résistance et de la Déportation".
La sauvegarde de ces archives est une mission d'intérêt national: il s'agit avant tout de maintenir des traces de l'histoires et de leur assurer une conservation optimale pour l'avenir. Confier ces documents aux services publics d'archives, c'est aussi en permettre la consultation aux chercheurs, qui après un inventaire établi par des spécialistes, pourront s'y repérer. La recherche historique sera ainsi facilitée. En effet, leur travail est fait en priorité sur les fonds d'archives cohérents et complets, et la dispersion d'archives est un risque pour leur sauvegarde.
Cette mise en valeur historique pour une transmission de la Mémoire aux générations futures est capitale.
Il est indispensable de veiller à empêcher la destruction de ces documents, et de même doit-on lutter contre leur utilisation lucrative. Confier ses documents personnels

Tous les types d'archives ont un intérêt, quel que soit leur forme ou leur aspect: témoignages sollicités après guerre, témoignages écrits par les acteurs eux-mêmes, témoignages qui doivent être bien entendu recoupés avec d'autres sources. Les témoignages réalisés pour des dossiers d'homologation sont également intéressants par l'aspect sociologique qu'ils recouvrent... Ce sont des documents retrouvés dans les archives associatives, chez les particuliers ou dans les services liquidateurs de l'état.
Les bulletins et publications associatifs sont également une priorité pour les historiens, par les statuts et compte-rendus d'assemblées générales des associations.

Les supports sont également variés: de la simple feuille de cahier d'écolier pour un ordre personnel pour une mission à du papier pelure carboné pour une multiple diffusion. Les calques (doubles des envois aux réseaux), les dessins de prisonniers sont également très recherchés.
Les faux papiers sont particulièrement intéressants, car ils comportent une photo.

Et les photos nous apportent de nombreux renseignements, pour peu qu'on puisse y associer les témoignages d'une personne y figurant, pouvant nous indiquer les circonstances de la prise de vue et les noms des acteurs photographiés.

Les documents issus des services de l'occupant sont également très pertinents, montrant l'affichage de contrevérités.
Et comme tout témoignage, qu'il soit écrit ou iconographique ou sonore, il se doit d'être repris dans son contexte: qui en est l'auteur? quand a-t-il été réalisé? dans quelles circonstances?
Et là, c'est le travail des historiens que de couper et recouper ces fragments de passé, pour en faire, avec le plus d'objectivité possible, une relation "honnête".
Et pour illustrer mon propos, je peux, tout à fait personnellement (hors conférence), évoquer cet exemple de l'exposition, en avril 2008, de photos de Zucca, photographe de la revue allemande de "SIGNAL", qui montre un Paris idyllique sous l'Occupation, exposition qui a créé un réel malaise... car accompagné de trop peu de commentaires...
Illustrations tirées du Guide du détenteur d'archives de la Résistance et de la Déportation, et de l'expo actuellement au Conseil Général
Comment sauvegarder ses archives... voir article