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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 10:26
Dans les communes rurales du canton, à l'invitation des maires, j'ai prononcé quelques mots à l'adresse des citoyens présents. Ils n'ont certes pas eu l'heur de plaire en ce qui concerne Messieurs Biwer et Pancher, respectivement sénateur et député qui étaient présents à Robert Espagne, ceux-ci soutenant fortement les réformes en cours menées par le gouvernement.
Mais il faut bien admettre que chaque maire est inquiet, quant aux profondes transformations qui se profilent dans les prochains mois. Et, les explications fournies par les élus nationaux tiennent plus de l'autosatisfaction que de réelles preuves de future amélioration des conditions d'existence des départements ruraux comme le nôtre. Attendre et voir, tel semble être le credo adopté.
Une chose est cependant certaine, la dette de l'état envers le département de la Meuse est bien là, et très conséquente, nul ne peut le nier.
Et le président Namy est également bien conscient que ces réformes ne sont en aucun cas un soutien à la ruralité.

 

"Après avoir écouté, vendredi soir, les vœux conjoints de Monsieur le Président du Conseil Général tout d’abord et de Monsieur le Préfet de la Meuse d’autre part, que changer de la petite allocution que j’avais préparée?

Le président du CG, visiblement écartelé entre son appartenance à la majorité gouvernante de notre pays de par ses convictions premières et les réalités qu’il voit se profiler pour nos territoires ruraux, n’était pas très à l’aise, devant le représentant de l’état pour critiquer ces réformes qui s’annoncent, réformes ou territoriale ou de fiscalité locale.

Le représentant de l’état, sortant une multitude de chiffres des nombreuses études et recherches qu’il avait dû demander à ses collaborateurs, a tenté de convaincre du bien fondé des démarches entreprises par l’état souverain en faveur de notre département, qu’elles soient d’ordre financier, là, nous avons entendu s’égrener un nombre considérable de millions d’euros, sortis d’un immense chapeau à larges bords tenant plus du sombrero que du simple bibi, qu’elles soient d’ordre structurel, nous assurant que deux super directions des services de l’état suffisaient largement pour notre département, surdimensionné jusque là par ces dits services.

Mais il nous a tranquillisés quant à la concertation qui devait accompagner ces réformes, nous resterons alors, bien entendu, sereins (e i n bien entendu !) pour la suite des évènements…

M comme MEUSE, bien entendu, dont la situation nous préoccupe au plus haut point, car c’est de cette situation que dépend l’avenir de tous nos territoires, et plus spécialement de nos territoires ruraux, qu’il va falloir défendre avec force et conviction.

M comme MENAGES, qui vont subir, si ce n’est déjà fait, les effets de la crise, cette crise déclenchée par les grands financiers, avides de toujours plus, sans se soucier des conséquences catastrophiques pour l’emploi et la vie quotidienne… Mais n’ayons aucune crainte pour ces donneurs d’ordre, leur tête ayant été maintenue opportunément hors de l’eau par les états… D’ailleurs, maintenant sauvés d’un quelconque naufrage, ils ne songent plus qu’à amasser gains et profits, et peinent à soutenir les économies locales…

M comme, ne pas évoquer deux projets d’envergure du département…

En effet,

M comme MEMOIRE, sujet phare du département, mais plutôt consensuel, encore faut-il ne pas se contenter que ce domaine ne concentre l’image ou l’intérêt que peuvent porter à notre département les visiteurs extérieurs et ou les investisseurs ou habitants potentiels.

M comme MADINE, pour lequel il faut souligner que le Conseil Régional est enfin « persona grata » pour participer au dossier et s’y engager financièrement fortement, projet porteur de développement économique, dès qu’il se sera extirpé des nombreuses études et schémas dont on l’a travesti, de la réputation sulfureuse qui l’a longtemps accompagné…

E comme ETAT, qui, armé de sa réforme nommée Révision Générale des Politiques Publiques, est en train d’assécher et de peu à peu vider les départements ruraux comme le nôtre de ses services administratifs, au profit de regroupements nouveaux au sein de la région, dans les grandes métropoles, telles Nancy ou Metz. C’est un bouleversement dont il faudra tenir compte, auquel il faudra s’adapter. Certes, si la mutualisation peut dans certains cas s’avérer bénéfique, il est aussi des cas où sont générées ainsi des suppressions d’emplois au sein même de notre département. Réorganisation des services de La Poste, redéploiement des brigades de gendarmerie, création du Pôle Emploi, fusion DDAF et DDE, ONF, éducation…

E comme ETAT, toujours, avec la réforme des collectivités territoriales, avec une nouvelle donne dans le domaine des compétences respectives, où l’on verra peut-être dans l’échelle des structures territoriales, le dernier échelon, communal et intercommunal, se voir attribuer les derniers recours en matière de compétence générale.

Cette réforme verra probablement à terme la naissance de super conseillers territoriaux, peu nombreux, moins proches des territoires, et donc forcément moins à l’écoute de toutes les populations.

E comme ETAT toujours, avec la réforme de la fiscalité locale, dont la suppression de la taxe professionnelle qui apporte son lot d’inquiétudes quant au financement des collectivités, l’instauration de la taxe carbone, poudre aux yeux et pipeau pour certains, panacée pour d’autres, dont on devine bien, au choix, qui sera encore pénalisé ou qui ne sera pas impacté…

E comme ETAT encore dans la non compensation de toutes les charges transférées aux départements… je rappelle, 55 millions pour le département de la Meuse…

E comme ETUDES, que l’on voit fleurir comme les boutons de roses au printemps et que l’on voit poindre régulièrement, au fil des mois… certes, il en est d’utiles et même nécessaires… Des études bien entendu qui réclament toute notre attention et nos financements, vous le pensez bien, pour souvent, à partir de diagnostics tombant sous le sens, aboutir à des conclusions évidentes que nous aurions pu, vous comme moi, apporter sans trop de difficultés… Des études dont on hume parfois, derrière les mots savants et clinquants, le parfum du copié-collé… (on peut en constater les effets quant au catastrophique schéma des transports scolaires…)

E comme ECONOMIE, qui est à la peine et qui subit de plein fouet les difficultés conjoncturelles

E comme ECHEC du sommet de Copenhague, auquel a abouti une sorte de festival médiatico-mondialo climatique, sorte de show coûteux, au bilan lamentable, où nos dirigeants n’ont pas su prendre en compte les intérêts internationaux, si lointains et si différents pour chacun… Circulez, il n’y a rien à voir !

E comme EPIDEMIE, dont on nous a rebattu les oreilles depuis des mois, mobilisant le monde politique et par là-même les médias, encore un sujet qui laisse un arrière-goût de gâchis, investissement financier considérable lié à une mobilisation de moyens humains décalée. Mais, la Meuse est à un point supérieur des données nationales pour le nombre des vaccinés, la Meuse n’a pas eu besoin de faire plusieurs appels aux professionnels de santé, la Meuse est un bon élève…

U comme UNION, dans laquelle il faudra se forger un avenir, pour être plus forts ensemble et voir aboutir des projets communs et partagés. Et cette union, nécessaire au niveau de nos petits territoires, ne pourra se faire que dans une réflexion ouverte et prenant en compte l’intérêt de tous, laissant de côté la couverture que l’on a quelquefois tendance à tirer à soi…

S comme SCHEMAS, qui se sont succédé dans la gouvernance du Conseil Général… Schéma des équipements sportifs… Schéma du développement touristique… Schéma du développement économique… Schéma des transports…

Il me faut en dire quelques mots, de ce schéma, qui a vu se réduire, comme une peau de chagrin, le réseau des lignes régulières, pour arriver à un squelette de 9 lignes commerciales, reliant les grands centres et bourgs, négligeant les villages à l’écart dans les campagnes. Un transport à la demande organisé pour pallier aux nécessités de déplacements, mais rigide, nécessitant de désormais planifier ses sorties à l’avance… Des transports scolaires réorganisés, avec droit d’accès payant, qui ont donné lieu à une belle pagaille, laissant sur certaines lignes commerciales régulières passer des cars presque vides ne permettant pas aux écoliers de les emprunter. Un royaume du Père UBU à l’échelle de notre département. Il nous a fallu constater sur le terrain les dysfonctionnements, faire remonter les doléances des habitants de nos cantons, batailler pied à pied pour obtenir quelques changements ou modifications répondant simplement au bon sens… et même si nous avons obtenu la réouverture d’une ligne matin et soir, Bar-Saint Dizier et retour, nous sommes bien conscients que le TAD manque par trop de souplesse pour faire de la vie dans les villages une opportunité pour les personnes âgées ou ne disposant pas de voiture. N’oublions pas que cette organisation de TAD n’est organisée par le Département que pour deux années, à charge ensuite des communautés de communes…

S comme STOCKAGE, que certains appellent « réversible », une expression qui a ses limites, mais on entre là dans la bataille d’experts ! Un sujet qui fait couler l’encre des vindictes, un sujet qui interpelle, un sujet grave… Et liés à ce sujet, les fonds du GIP, ces fonds dont certains dénoncent la honte de l’utilisation pour des grands projets, des projets structurants, des projets d’intérêt majeur. Ces fonds, qui ne sont pas des fonds d’état, bien que celui-ci en fasse un argument de justification des conditions de son aide au département, sont, rappelons-le, liés au projet de laboratoire de recherches, et proviennent des caisses des opérateurs comme EDF, AREVA, CEA… Le Conseil Général se décharge sur ces fonds pour moins subventionner les grands projets… Et ces fonds se déploient sur des secteurs aussi larges que des équipements scolaires ou des gros travaux de structure. Alors les avis sont partagés… Peut-on faire appel à ces fonds sans y perdre son âme ? Doit-on afficher que les subventions seraient celles du Conseil Général via un détour GIP ? Gymnastique verbale...Cet argent est là il doit nous aider à soutenir l’économie, il doit nous aider à développer nos projets et pour autant, cela ne signifie pas que nous acceptons l’idée de l’enfouissement, en tout cas, en ce qui me concerne

S comme SANTE, encore une réforme qui ne va pas convaincre les Meusiens de s’installer dans les territoires ruraux ! Avez-vous déjà eu à recourir aux services d’un pharmacien un dimanche ou un jour férié ? Galère promise pour celui qui n’a pas de véhicule, pour celui qui est cloué à la chambre et sans proche complaisant… l’officine de garde se trouvant comme par hasard la plus éloignée de son domicile… Et que dire des futurs secteurs de garde médicale, reconcentrés en quatre lieux du département, et ce uniquement jusqu’à minuit… l’heure où le carrosse généreusement imaginé par l’Agence Régionale de Santé redevient citrouille… on en arrivera peut-être à ce paradoxe, on n’est plus à un près, où il faudra être solide et en bonne santé pour se permettre d’être malade une nuit, dans un village…

S comme SANS ABRIS, S comme SANS EMPLOIS, S comme SERVICES PUBLICS en Déshérence

MEUSE, M.E.U.S, pas de F, où j’aurais pu évoquer la situation Financière du département…

Mais arrêtons là, ce triste tableau… C’est une nouvelle année qui commence… soyons positifs… Alors, pour terminer, il me reste un dernier E que je réserve au mot ESPOIR

E comme ESPOIR… Mais oui, notre nature humaine se nourrit d’espoir, et heureusement..., lié à E comme ENTREPRENDRE car notre département qui recèle des richesses d'inventivité, de courage, de ténacité est fier de ses réussites

ESPOIR, quand on découvre les projets des communes, si petites soient-elles, au service des citoyens…

ESPOIR, quand on voit des projets d’accompagnement ou de retour vers l’emploi, des aides à la mobilité, à la formation des jeunes, des services à la personne qui apportent un véritable plus aux populations démunies, des subventions, qu’elles soient régionales, départementales ou des collectivités locales qui aident à la naissance des projets, qui font vivre les associations.

ESPOIR, quand rayonnent ces associations, créatrices de lien social, qui sont nombreuses sur notre territoire meusien, pour la solidarité et le partage au travers d’activités culturelles, sportives ou tout simplement d’échanges…

Œuvrer pour les autres, apporter sa pierre à l’édifice si fragile de la cohésion sociale, se retrouver pour un projet commun, pour un partage de valeurs, pour combler la solitude, pour tisser des liens, là se trouve également ce ciment qui doit nous unir et nous permettre de voir l’avenir avec plus de sérénité.

Et si, comme a dit Albert Camus, «La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent», alors, donnons dès maintenant.

Plus que jamais, ces deux notions de solidarité et de partage doivent être les maîtres mots vecteurs du mieux vivre pour tous, un véritable défi qui nous attend et que nous relèverons tous ensemble!

 

Je souhaite à tous une bonne année 2010."

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  • : Le blog de Diana André
  • : Pendant de nombreuses années de mandats électifs, je suis persuadée que c'est en partie par l'action politique que nous pourrons, que nous devons, "inventer demain". Désormais présidente de Renaissance Meuse et déléguée départementale de Territoires de Progrès, je m'efforce de partager les actions gouvernementales, de les expliquer et de relayer les besoins de notre territoire et de ses citoyens.
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