"Isabelle et la maison qui roule"... je me souviens, un classique de la Bibliothèque Rouge et Or de mes jeunes années! Un peu plus loin, le journal de Mickey, avec Donald, Riri, Fifi et Loulou en couverture... souvenez-vous... il n'y a pas si longtemps, ces héros tenaient le haut du pavé et l'on ne parlait pas encore de consoles, de WII et autres Playstation...

Nul besoin de fouiller tout était à porter de main dans un bric à brac invraisemblable, où chacun pouvait à loisir plonger ses doigts frémissants entre feuillets jaunis ou vieilles affiches. 

La "Crême soleil" (avec un accent circonflexe s'il vous plaît!) rappelait, qu'en ce temps-là, on prenait soin de ses souliers, mettant un point d'honneur à ne franchir le seuil pour aller travailler, que chaussé de cuir lustré d'un brillant incomparable! Fi de ces vulgaires baskets, toutes "converse" qu'elles soient!

Cartes postales aux couleurs passées, transmettant tendres messages ou nouvelles du front... l'encre violette ou la mine de plomb habillaient encore le verso jauni... traversant le temps, reléguant aux oubliettes SMS d'aujourd'hui trop vite effacés...

"La baïonnette" de novembre 1915 étalait ses caricatures satiriques près d'un recueil édité par Jacquemaire, préparateur de la carnine, livrant une remarquable iconographie intitulée "Le boeuf dans l'art, la science et la nature"!

Billets neufs ou empreints des traces laissées par les doigts et sortis des bourses et réticules...

Timbres de collections porteurs d'ADN de nos aïeuls, fèves de faïence ou de porcelaine, capsules de bouchons de champagne...

Des poupons à la frimousse rebondie exhibaient leurs membres potelés aux regards des enfants blasés, voitures Norev, Majorette ou Solido rappelaient les courses de stock car sur les tapis des salons ou entre les pattes des tables de cuisine en formica...

Affiches Rossignol, tous nos savoirs d'écoliers, du temps où tout semblait immuable, où tout chantait comme une jolie certitude de circonstance...

Revues de vulgarisation scientfique, technique, géographique ou historique... "Rail et route", comme à l'époque où les trains s'arrêtaient à Bar le Duc pour emmener les petits provinciaux à la capitale...

Nostalgie? que nenni, rien que du bonheur pour celui qui aime renifler les poussières du passé.

Vieux papiers certes, mais aussi belles feuilles d'aujourd'hui, où le présent rattrapait les années d'antan, proposant romans ou essais tout juste sortis des presses, fleurant encore l'encre d'imprimerie et sollicitant le curieux ou l'amateur de lectures inédites. Des auteurs lorrains présentaient leur petit dernier, dédicaçant à l'envi, ouvrant d'autres horizons ou faisant la part belle aux souvenirs...

Finalement, celui qui pénètre dans ce sanctuaire y trouve toujours un petit quelque chose, à humer, à toucher, à regarder, à écouter... mais si, le bruit des pages que l'on tourne, les frôlements des mots dans le vent...

Oserais-je casser cette atmosphère de sérénité? et bien oui, car cette collection de cruches, hétéroclites à souhait, saluait à l'entrée le badaud, le saisissant d'un hoquet ou le laissait pantois à la sortie... mais chacun est tout à libre d'apprécier!