L'Escale, le Verdilat, la Selaune, Chantereine, le Placis, le Chanois, les Mays, les Croisettes, l'Attente... autant de noms qui chantent, autant de noms qu'on dirait issus de romans champêtres, autant de noms évoquant des lieux-dits nichés dans la campagne... Ces noms pourtant, certains d'entre nous les fréquentent, bon gré mal gré, entraînés par les aléas de la vie. Cœurs bosselés, âmes égarées, mémoires effacées, esprits tourmentés, existences décalées, ils se retrouvent dans ces refuges, accompagnés par des équipes qui s'efforcent de les ramener à la vie.
A travers des activités artistiques, des créations plastiques, certains se reprennent, en "ouvrant la fenêtre", à voir revenir l'espoir. De l'aube de la vie à son crépuscule, chacun peut à loisir laisser son empreinte et poser un instant ses fantasmes et ses douleurs. De son parcours chaotique, naît une expression, qui prend forme et se laisse voir.
Le weekend dernier, les accompagnants à cette forme de soin, l'art thérapie, avaient exposé à la Salle des Fêtes de l'Hôtel de Ville. Traits et couleurs, volumes et symboles, le visiteur, un peu voyeur, parcourait ce difficile chemin que certains des nôtres suivent chaque jour.
Marie France a su, avec délicatesse et passion, nous guider au travers de ces mondes clos, où chacun, à un moment ou à un autre, aspire à "ouvrir la fenêtre" et à aspirer une bouffée d'air frais venu du dehors...
Immersion émouvante qui rappelle que le grain de sable, s'il fait des plages magnifiques dans des paysages idylliques, peut parfois enrayer notre belle machine humaine, se glissant insideusement dans les rouages bien huilés, semant le désordre et le chaos...
Fenêtre ouverte... puis refermée....