Samedi, le président André Misler a réuni les adhérents de son association, celle des combattants volontaires de la résistance, des déportés et familles de disparus.
A l'issue de ce rassemblement, les jeunes lauréats du Concours National de la Résistance et de la Déportation étaient invités pour recevoir le prix obtenu à la suite d'un travail de recherche ou de composition sur le thème 2010: "L'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle et son impact jusqu'en 1945".
Initialement prix de civisme et de morale, le concours a été institué en 1961.
C'est l'occasion pour les jeunes d'aujourd'hui de se plonger dans l'histoire sombre de cette époque dramatique. Avec l'aide et l'accompagnement de leurs professeurs, ils ont fourni un travail très intéressant, s'initiant à la recherche aux Archives, découvrant les récits des acteurs de ces cinq années, pour aboutir, en collectif ou en individuel, à des monographies, des expositions, ou même des jeux, permettant de "vulgariser" auprès de leurs camarades le vécu de ceux qui ont tracé un chemin de notre histoire.
Etaient présents de nombreux résistants qui étaient très émus de se trouver sur les lieux-mêmes de la prison allemande de l'époque, qui d'ailleurs, pour certains, les avait accueillis un certain temps avant la déportation.
Monsieur Misler a relaté "son" 18 juin, vécu à Nancy. Il a également évoqué, Monsieur Parmentier détenu dans la prison d'alors qui lui a livré son témoignage: "Et puis il y avait cette sacro sainte promenade imposée par nos gardiens durant laquelle il fallait tourner à la queue leu leu dans la cour. Nos corps meurtris des coups reçus au cours d'interrogatoires interminables n'en pouvaient plus de faire un effort. Chaque pas était une souffrance de plus et le spectacle que nous donnions était celui de vagabonds miséreux abandonnés à un calvaire interminable. C'est alors que I'abbé GALLAUD qui était de ce cortège lugubre se mis à frapper ses menottes I'une contre l'autre en mesure, cliquetis rythmé, cadencé, répété, insistant dont le tintement aigu semblait s'enfler et qui nous conduisait à nous redresser, à dominer notre fatigue et nos douleurs. Un souffle parcourait notre corps, nous n'étions plus seuls, le groupe se retrouvait, se reformait peu à peu, les pas devenaient plus légers et cependant plus marqués. La cadence s'imposait à nous et nous la reprenions à plein corps, cette marche rythmée était une adhésion, un signe de notre union, de notre refus. Notre dignité réapparaissait. Ce cliquetis était devenu symbole de notre résistance."
Après les remerciements aux jeunes présents pour leur engagement dans la transmission de cette mémoire, le combat pour la liberté, des gerbes ont été déposées rue de la Résistance, au pied du mur de l'actuel Hôtel du Département, pour commémorer le souvenir des déportés.