Architecte départemental de la Meuse, Théodore Oudet rassemble dans son hôtel de Florainville, logement mis à sa disposition par le Conseil Général sur la Place Saint Pierre, l'embryon de ce qui deviendra, en 1841, le premier musée de la ville grâce au soutien politique de Paulin Gillon, alors maire de Bar le Duc. Premier conservateur du musée, il en assume toutes les tâches, depuis la collecte des objets jusqu'à l'accueil du public.
Les nombreux dons qu'il fait au musée sont le fruit de ses recherches dans tout le département et de son intérêt pour toutes les formes de traces du passé. Soucieux de développer le goût des arts à Bar le Duc, il n'hésite pas non plus à solliciter des grands musées nationaux le dépôt ou la copie d'oeuvres célèbres.
Ainsi se dessine la vocation encyclopédique du musée de Bar le Duc qui ne s'est plus démentie depuis. Les dons importants reçus tout au long des siècles derniers. En 1842, le registre d'inventaire mentionnait 292 donateurs. Trente ans plus tard, on pouvait y lire 875 noms différents.
La conscience patrimoniale devient une vraie préoccupation au XlXème siècle. Parmi tous les bouleversements occasionnés par les révolutions politiques, industrielles ou sociales, on s'intéresse à conserver cette mémoire que l'on craint de voir disparaître. Chaque ville se doit de posséder son musée. Le Musée barrois choisit de collectionner ainsi tout objet susceptible de développer connaissance ou élévation de l'esprit.
Plusieurs sections font leur apparitions: peinture, sculpture, antiquités, histoire naturelle, curiosités. S'y adjoignent en 1854 une salle consacrées aux industries locales et en 1866 une galerie des illustrations militaires de la Meuse.
Et sans les hommes et les femmes qui ont offert à la collectivité une partie de leur patrimoine personnel, le Musée barrois ne serait pas.
Reconstitution du cabinet du docteur Gelly, donateur de nombreux objets relatifs à la médecine.
Maquette des inventions de François Humbert, médecin orthopédistye de Morley.
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Sont donc ressortis des réserves des objets peu ou pas présentés jusqu'alors. C'est là que le travail d'inventaire et d'informatisation des collections, missions premières du musée, apparaît au grand jour. On retrouve ainsi traces du riche passé de Bar le Duc, présenté par donateur.
Les élites locales ont bien sûr dès les premiers temps pris soin de faire des dons, comme les Oudinot, les Nettancourt, les Saincère. S'y joignent les Bellot-Herment, les Servais ou les Konarski, de rang social moins élevé mais occupant des postes importants dans l'enseignement ou l'administration.
Puis les artistes apportent quelques-unes de leurs oeuvres et font des copies de tableaux célèbres, ainsi Robinot, Wayer ou Charuel, faisant du musée un lieu pédagogique. Philanthropie, désir de concourir à l'amélioration du bien public sont certainement les premières vertus liées à la donation par les personnalités publiques. On peut aussi noter le souci de préserver une collection de toute une vie confiée à une institution publique préférée à une descendance incertaine, ainsi Freund-Deschamps ou Léon Maxe-Werly.
Certains donnent aussi autre chose: de l'argent, une participation aux travaux d'entretien, du temps. Besoin de reconnaissance sociale ou de prestige social, le don n'est jamais totalement gratuit.
Relique de Marie-Antoinette de Lorraine, archiduchesse d'Autriche, Dauphine de France, depuis Reine de France. Linge précieux ayant servi à cette princesse à table lors du court séjour qu'elle fit à Bar le Duc en 1770. Donné par la Baronne de Blaire (née de Crolbois) en 1844.
A voir donc pour les objets remis en lumière et pour leurs donateurs, véritables bienfaiteurs du musée.