29 août 1944, à Trémont sur S aulx, vers midi, des nouvelles inquiétantes arrivent des villages voisins. Des Allemands sont installés à Robert Espagne, à Beurey... Puis vers 13 heures, quelques hommes ayant échappé à la rafle de Robert Espagne alertent les habitants. D'ailleurs, les fumées qui sélèvent au loin ne font aucun doute.
C'est à ce moment que le drame va se nouer. Jean et Marie-Louise Caron reviennent du pré où ils ont mené le cheval, sûrement pour le mettre à l'abri des occupants. Sur le chemin, près de la source du ruisseau, à l'entrée du village, ils se trouvent face à face avec deux camions allemands venant de Bar le Duc.
C'est alors que des rafales irraisonnées tirées en direction des enfants atteignent Marie-Louise, la blessant grièvement. Indemne, Jean se cache et échappe aux deux grenades lancées sur la pauvre jeune fille qui gît à terre. Le garçon, terrorisé, refuse de se laisser emmener par les soldats qui l'ont repéré.
Que se passe-t-il alors dans l'esprit des hommes? Toujours est-il qu'ils renoncent et poursuivent leur chemin, laissant la pauvre enfant en sang.
Ce fut l'une des plus jeunes victimes de cette effroyable journée qui endeuilla la vallée.
Devant le monument de pierre blanche, soigneusement réhabilité par la commune, débarrassé de la grisaille du temps, des gerbes bien dérisoires ont été déposées en ce dimanche 29 août, commémorant, sur les lieux mêmes du drame, la mémoire de Marie-Louise, jeune Trémontoise âgée de de seulement quinze ans, qui n'aura pas connu la libération toute proche.