Nous avons tous devant les yeux les images terribles des paysages dévastés des Philippines. Le typhon a laissé derrière lui des dizaines de milliers de cadavres dans les rues et sous les décombres, des centaines de milliers de sans-abris. Des images fortes, des images de douleur... La presse, à ce moment, fait son "job", informant le monde entier de cette catastrophe climatique.
Une autre presse, régionale celle-ci, choisit de faire la une de son supplément de sport sur une autre catastrophe et titre: "La Lorraine sinistrée". Je laisse juges les lecteurs d'appréhender tout le sens contenu dans le mot "sinistrée". Je veux bien comprendre qu'un mot peut avoir plusieurs significations, ce qui fait, indéniablement, la richesse de la langue française. On a déjà évoqué la Lorraine sinistrée lors de la fermeture de sites sidérurgiques; en terme d'emploi, cela pouvait se concevoir. Sauf, que là, aujourd'hui, on frise le ridicule!
La coïncidence du titre donné à cet article, dont la publication est certainement prévue depuis quelque temps, avec la survenue des terribles évènements asiatiques n'est pas du plus judicieux, c'est le moins qu'on puisse dire! Un peu de retenue eut été de mise et aurait commandé de choisir un terme de meilleur aloi.
Comment peut-on ainsi mettre en parallèle, au travers d'un mot, deux situations qui n'ont rien de comparable? D'un côté, des milliers de morts, des milliers de vies brisées, des villes à reconstruire, une économie à remettre en ordre de marche... et de l'autre, rendez-vous compte, je cite, "La Lorraine est repassée sous la barre historiquement basse des dix équipes seniors présentes en championnat national. Une misère. Dopés par les féminines, les chiffres concernant les licenciés n’incitent pas non plus à l’optimisme. Alerte !"
Des pelouses bien tondues, une herbe rasée de près, des sportifs bien proprets, des subventions plus que conséquentes des collectivités, des spectateurs qui n'hésitent pas à mettre la main au portefeuille...alerte... mais, diantre, la planète lorraine foot est en danger!
Pauvre Lorraine! Pauvre France, où l'on fait feu de tout bois!
Et, vais-je oser l'écrire, pauvres Philippins!