L'exception culturelle française... tout un débat autour de ce qui est devenu une vaste machine économique qui mobilise des dizaines de milliards d'euros et génératrice de milliers d'emplois. C'est aussi peut-être là le bât qui blesse...
Ce jour, dans l'Est Républicain, on peut relever de nombreux articles qui traitent de ce sujet qui, soit dit en passant, ne mobilise pas le citoyen lambda.
L'acte II de l'exception culturelle va, nous dit-on, mobiliser les forces vives de nos têtes penseuses au plus haut sommet de l'Etat, consistant à faire évoluer les outils de la politique culturelle à l’heure du numérique. Dont acte... il faut informer, communiquer avec tous les moyens actuels, de peur de se faire plumer par les réseaux sociaux et les moteurs de recherche qui pour l'heure ont toute latitude pour nous faire avaler à peu près tout ce qui se fait dans le monde.
Deux articles pourtant portent à s'interroger sur ce que l'on veut vraiment mettre en valeur afin de le faire partager aux Français.
Le premier, un billet d'humeur, en page régionale, évoque Pompidou Metz et tous les aléas autour des contenus proposés, le tout vu au travers du prisme des financeurs et subventionneurs de tout poil mais aussi des remarques et de l'état d'esprit du visiteur à qui l'on espère faire gober n'importe quoi. Là, l'honneur serait donc sauf, puiqu'il aurait la caution de l'Etat, ce serait donc la "vraie" culture!
La culture reste une notion infiniment impalpable, modelée par les modes du moment et dont les standards sont souvent imposés comme une références incontournables.
L'Etat, omniprésent avec la main mise de la DRAC, modèle à l'envi les formes de la culture officielle, celle qui se doit de former des générations de citoyens.
Les collectivités ne sont pas en reste, qui s'engagent dans ce chemin souvent abscons, oserais-je dire abstrus, qui est offert dans le cadre de cette politique culturelle encensée par des élus qui parfois planent un brin... ah! oh! super! génial! waouh!
Comment pouvons-nous intéresser le plus grand nombre à cette culture que certains osent qualifier d'élitiste, quitte à encourir l'opprobre de ceux que j'évoque plus haut?
J'en arrive au second article, en page de Bar le Duc, qui fait la promotion d'une programmation de l'ACB, scène nationale, intitulée "Festival des champs magnétiques", avec en point d'orgue une table ronde, tout au long d'un après midi sur ce sujet ô combien passionnant! qui va sûrement mobiliser les foules: quel sens donner au travail dans une civilisation du loisir?
S'élever et se laisser porter par des considérations métaphysiques, sûrement très intéressantes, je n'en disconviens pas... je laisse à ceux qui auront le courage ou simplement le goût d'y participer par conviction, il en existe, ou par fausse satisfaction béate car de bon ton.
Si je faisais part de mes sentiments face à certains choix , je serais sûrement taxée d'irrevérence, d'inconvenance pour des propos qui ne seraient pas dans l'air du temps.
Bien entendu, ce n'est que pure et stérile querelle autour de la culture en général, querelle entre ceux qui ne comprennent pas tout et ceux pour qui tout cela n'est qu'évidence, d'instinct! Nous attendons avec impatience l'expo prochaine de l'ACB, intitulée Epiphanéia, une savante installation (c'est aussi le mot à la mode) de Sophie Usunier autour de la boule de Noël. Il serait curieux de connaître le nombre de visiteurs qui auront envie de profiter de cette exposition à venir, curieux également de connaître leur ressenti.
Alors certes, il y en a pour tous les goûts... heureusement d'autres évènements ne mobilisent-ils pas autant d'argent public... de quelqu'origine qu'il soit...
Car parler culture, c'est aussi faire en sorte que tous les publics aient accès à celle-ci sous toutes ses formes. La culture, celle qui concourt à construire notre parcours de citoyen, c'est celle qui se partage, sans exclusive, celle qui se met à la portée de tous.
En ce début d'année, une suggestion, allez donc voir en famille la superbe exposition retraçant le parcours coloré et riche du peintre barisien Jean Dries au Musée Barrois, profitez de la visite guidée ce dimanche, c'est un vrai régal!
En plus, culture expliquée pour tous les publics... les professionnels du Musée Barrois sont de vrais spécialistes qui savent la rendre accessible. Chacun peut ainsi se forger son propre itinéraire culturel et c'est tant mieux.