Sur les marches de l'ancienne chapelle, sont posés les tableaux des plus habiles des résidents des maisons de retraite de Couchot et Blanpain.
Et puis, sur les grilles, on peut découvrir les oeuvres de celles et ceux qui n'ont pas tant d'imagination, pas tant d'inventivité, pas tant de dextérité. Car les doigts ne sont plus si agiles, les souvenirs ne sont plus si clairs.
Alors, Francine Audart a dû déployer des trésors d'ingéniosité pour susciter l'intérêt et donner l'envie de participer, pour des créations simples, pour des réalisations sans fard. Car la tâche est difficile d'ouvrir l'appétit et d'encourager, pour assister régulièrement à l'atelier. Dès que chacun se sent en confiance, il peut alors poser son crayon et semer les couleurs, respectant les consignes tout en passant un moment hors du temps.
Les fleurs et les arbres des quatre saisons... thème éternel qui ravive les souvenirs, la vie d'autrefois... Cette herbe des champs, cette branche fleurie, cette planche de botanique... on raconte et on se livre, on évoque les remèdes de grand-mère, les balades dans les prés d'où les jeunes filles rapportaient des brassées d'émotions...
Au milieu des charmants dessins, on rencontre Peynet et ses amoureux, petits personnages qui ont le don de délier les conversations et d'ouvrir les coeurs.
Et de séance en séance, l'atelier s'enrichit des trouvailles faites dans la semaine, au hasard des découvertes dans les magazines, quand les pages sont feuilletées et laissent échapper une idée, un parfum, une image...
Chaque dessin est colorié, décoré de frises, piqueté de lumière ou encadré de rubans de raphia...
Et si la maladresse paraît parfois, on imagine l'attention et la volonté, la détermination et la ténacité pour offrir au regard une création délicate.
Si, comme l'a dit Picasso, "Un tableau ne vit que par celui qui le regarde.", il est évident que par ces réalisations, vivent un peu mieux celles et ceux qui se sont attachés à leur donner une réalité.