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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 12:31

Elise Longeaux 0002

Ami entends-tu
Le vol noir des corbeaux
Sur nos plaines,
Ami entends-tu
Les cris sourds du pays
Qu'on enchaîne,
Ohé partisans
Ouvriers et paysans
C'est l'alarme!
Ce soir l'ennemi
Connaîtra le prix du sang
Et des larmes…

Né le 30 mai 1943 dans la banlieue de Londres, entre midi et 16 heures, le Chant des Partisans a capela devant le monument Place Foch a une fois encore remué les cœurs et tiré des larmes.

Chant de fraternité, de combat contre les forces de la nuit, un appel intemporel à résister, il a résonné et battu le rythme sourd de la vie d'alors... La musique d'Anna Marly associée aux paroles de Kessel et Druon ont illustré l'hommage émouvant rendu à Elise Longeaux, disparue le 17 janvier à Bar le Duc.

A travers un texte très fort, le Docteur Misler a rappelé l'histoire personnelle de cette Barisienne qui a rejoint la grande histoire, marquée par cette période tragique qu'a traversée notre pays lors de la seconde guerre mondiale. Les évènements d'alors ont contribué à une destinée remarquable qui a laissé des traces dans la vie de la cité. 

Je vous livre ici le récit des étapes de son engagement paru dans le Bar info d'avril 2010, écrit par un passionné d'histoire, Bernard Prud'homme.

"Née le 17 Septembre 1911 à Thann (Haut-Rhin), Elise Ludwig est très tôt attirée par les "bébés". Elle convainc ses parents de lui accorder l'autorisation de se présenter au concours d'entrée à l'école des sages-femmes de Nancy.

Munie de son diplôme, après avoir exercé à Badonvillers (Vosges), elle arrive à Bar-le Duc le 15 Juin 1934. A cette date, elle est chargée de la "Direction du Service de la Maternité et des Enfants malades" à l'hôpital de Bar-le-Duc. Le contrat précise qu'elle aura droit à un congé de trois semaines ....

Parallèlement à cette activité, elle fonde une clinique d'accouchement au 3 Place Exelmans.

Le 18 Juin 1940, elle entend l'Appel du Général de Gaulle. Elle refuse l'occupation et surtout les réquisitions de l'ennemi, qui privent ses patientes et leurs bébés de nourriture. C'est la motivation première de son engagement dans la Résistance.

Elle héberge des prisonniers évadés et entre dans le réseau Action B.O.A. CDP 3 en 1943, avec son mari Léon Longeaux.
Le B.O.A. (Bureau des Opérations Aériennes), réseau créé en Mars 1943 par le "Colonel" Passy et P. Brossolette, dépend directement de Londres. ll s'agit d'organiser, de réceptionner des opérations de parachutage, de liaisons et de courriers, d'héberger des agents de liaison.
La profession de Madame Longeaux justifiait des déplacements de jour comme de nuit, en liaison avec le réseau de Verdun (Piquet, Fabin, Goubet, Van Castel, Thévenon) et l'équipe de Bar-le-Duc (Agrapart, Aubry, Gresil, Collin, Brocard, Aug. et Madeleine Thirion et leur fils Charles).
Le 27 Décembre 1943, l'équipe de Verdun est arrêtée par la gestapo; ses membres seront fusillés le 4 Mars 1944, à Behonne...
Les 8,9, 1 1 Février 1944, les Allemands procèdent à une seconde vague d'arrestations dans le sud du département : l'équipe de Bar-le-Duc est arrêtée, hommes et femmes sont sauvagement torturés. Elise Longeaux perd l'enfant qu'elle attendait.

Elle est internée à la prison Charles lll de Nancy le 19 Février 1944, transférée à Ecrouves puis au fort de Romainville. Elle est déportée à Ravensbrück (après cinq jours en wagon à bestiaux).
Matricule 35242, elle est à nouveau transférée à Holleschen (matricule 50730). Elle résiste encore, sabotant les opérations de confection de munitions dans une usine d'armements au point d'être placée dans une colonne de punition (Streifkolonne), affectée à des travaux d'extérieur très pénibles (construction de routes, casser des cailloux...).
Son mari est déporté à Flossenburg. Elle ne le reverra pas. ll meurt le 20 Février 1945.
Après la guerre, elle reprend son activité de sage-femme sans compter ses heures, de jour comme de nuit, ne prenant jamais de vacances, jusqu'à sa retraite en juin 1976. Dès les années 60, pionnière, elle enseigne et met en pratique la nouvelle technique de l'accouchement sans douleur.

Très souvent sollicitée par les établissements scolaires, elle prend conscience qu'il faut témoigner contre l'oubli. Ses interventions ont marqué des générations d'élèves : elle parle peu ; sa présence impressionne les jeunes ; beaucoup lui écrivent; le message est passé; elle le sait.

Elle s'est éteinte le 17 Janvier 2010. Ses obsèques ont été célébrées dans la plus grande simplicité selon son voeu."

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  • : Le blog de Diana André
  • : Pendant de nombreuses années de mandats électifs, je suis persuadée que c'est en partie par l'action politique que nous pourrons, que nous devons, "inventer demain". Désormais présidente de Renaissance Meuse et déléguée départementale de Territoires de Progrès, je m'efforce de partager les actions gouvernementales, de les expliquer et de relayer les besoins de notre territoire et de ses citoyens.
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