Tout est sujet à polémique, cela tout le monde le sait! Plutôt que d'incriminer le fauteur de troubles, en l'occurrence le responsable premier de la présence des crottes de chien, je pense tout de suite, bêtement sûrement me direz-vous, aux maîtres de ces toutous qui aiment à arpenter nos rues et places avec leur ami à quatre pattes, il est de bon ton d'incriminer la collectivité qui bien entendu ne fait rien, ne déploie pas suffisamment une escouade d'agents, armés jusques aux dents pour ramasser ces moulages disgracieux qui importunent tant les promeneurs. Et quand la collectivité est dirigée par quelqu'un d'un autre bord, alors là, quel malin plaisir, quelle jouissance que de déverser sa bile!
Pour faire écho à un poème récemment paru, je vous livre quelques alexandrins en acrostiches... crotte alors!
Crottes, crottes... crottes alors!
Crotte sur le trottoir, ce n’est pas mon chien
Ronde ou bien allongée, c’est le chien du voisin !
Obole si précieuse, en volute étalée,
Tu nargues la semelle du passant qui s’égare,
Ton dehors bien galbé excite le geignard,
Enerve et attise toutes aménités.
Chien, c’est toi le coupable ! Ton maître, où donc est-il?
Rôdant au frais du matin, il te laisse vaguer,
Ou la laisse serrée, ou la longe étirée,
Trottinant par les rues, marquant d’un jet subtil
Talons de lampadaires et pieds de façades
Etalant colombins en gaie promenade.
Cadeau pour lui qui vient, qui doit, c’est son métier,
Récolter ce beau fruit que le maître a laissé
Oubliant sur la voie le délicat présent,
Toisant et dédaignant l’usager inconnu,
Troquant l’éducation cultivée tout enfant
En ces airs supérieurs de tout bon parvenu.
Ciel ! Que me dites-vous ! Moi, ramasser l’étron !
Rêvez-vous ? D’autres, oui, d’autres bien le feront,
Outillés et payés pour nettoyer l’offense !
Tant que pèse au-dessus de ma fatuité
Toute l’impunité qui sied à ma qualité,
Est-ce un tel crime qu’une si simple flatulence ?
Car, cher et bon seigneur, payer taxes, impôts,
Redevances et autres, ne donne aucunement
Obligatoirement tout ce droit d’excrément !
Trottoirs, pelouses, passages, et autres gazons,
Tous ces endroits de vie qui font notre horizon,
Exigent respect plus qu’actes de salopiaud !
Diana André