Une explosion de couleurs en des tableaux gigantesques...
Une petite fille en bleu, cartable en bandoulière, traverse sans crainte une zone de chaos, sous la mitraille, parmi des cadavres gisant dans la boue, scène irréelle...
Une route jonchée de coupons de tissus chatoyants, négligemment posés sur l'asphalte, mais au détour du regard, on distingue une forme humaine allongée... alors, sous ces lumineuses soieries, sont-ce également des corps sans vie?
Au bord d'un étang, une cabane paisible où chauffe un feu de bois, et puis dans un coin gauche sur l'autre rive, un petit minois en pleurs...
Une salle des pendus, sortie d'une mine de pacotille, où se côtoient des corps en suspension, comme happés par un syphon démoniaque...
Un wagon couchette où des hommes casqués, des pompiers sans doute, découvrent de drôles de passagers recroquevillés sous l'effet, peut-être d'un gaz toxique... mais là, je m'égare...
Et cette autre fillette, qui s'aventure, ceinte d'une énorme bouée, dans les herbes qui borde une rivière rafraîchissante, ne va-t-elle pas, elle aussi, vivre une terrible aventure?
N'en déplaise à Cédric Jacquillard, qui se défend de raconter des histoires, le visiteur se retrouve transporté dans des univers étranges qui laissent vagabonder l'imagination.
Le titre "Archives" de l'exposition proposée par Expressions laisse penser que ces images peuvent être tirées de faits divers et la silhouette qui s'acharne à extirper des casiers d'ultimes documents dans une salle déserte semble en corroborer l'idée! Déserte, pas vraiment, car, au fond passent deux enfants qui paraissent savoir où ils vont...
A voir encore ce weekend, à l'espace Saint Louis à Bar le Duc.