Chemin d’herbes
Marie-Noëlle, par la main elle nous a pris,
Et par monts et par vaux, de prés en sous-bois,
Elle a déroulé, comme en un chemin exquis
Tiges folles, cosses velues ou plumets de soie.
De chaîne ou de trame, on voit poindre l’art subtil
Qui fait de dame nature une belle prisonnière,
Cueillie puis finement glissée par les doigts agiles
Dans le fin treillis des fils ténus d’une épeire.
Ecorces et samares, vrilles et gousses,
En cuivres sombres ou bruns mordorés,
Se jouent de la lumière et luisent de mousse,
Dans le fragile entrelacs, précieux et raffiné.
Tiges de lin, fleurs de coton, racines de roseau,
Le tout se love et s’entremêle, gracieux tableau,
En notes légères, comme de tendres vocalises,
Qui, telle une symphonie, se posent et s’harmonisent.
Robustes lichens, larges feuilles ou épines acérées,
Spores de fougères, cônes, akènes ou capsules fruits
Etamines ou feuilles s’échevèlent en gammes colorées,
Se faisant art, de chaîne et de trame, tissage de magie.
Diana André
25 février 2011