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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 17:07

L'Est Républicain continue à contribuer à l'information de tous concernant CIGEO. Aujourd'hui, est traité le sujet du transport. A la lecture des articles, on constate que l'ANDRA n'apporte guère de réponses positives aux questions posées. Et l'on mesure les risques que pose déjà l'éventuel futur centre d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure. Pour faire suite à l'article que j'ai publié récemment, je vous livre, tiré de l'Est de ce jour, l'entretien accordé  par Philippe Guiter, expert en transport de matière dangereuse et radioactive, syndicaliste Sud Rail et responsable du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail)

'Que pensez-vous de Cigéo ?

Avant de parler de Cigéo, il faut parler de La Hague. Si Cigéo est construit, c’est pour débarrasser La Hague. Le retraitement ne devrait pas exister. Aujourd’hui en France, c’est déjà 500 trains de combustibles usés par an.

D’après mon estimation, Cigéo en rajouterait 200.

Pour vous, quelle serait la meilleure solution ?

Il faudrait laisser les déchets vitrifiés à La Hague. Le site est déjà pollué. Ça ne sert à rien d’en contaminer un autre. Cigéo déplace le problème des déchets par rails, ce qui augmente le risque pour les travailleurs et les populations. Les personnes sont exposées sur l’autel de l’industrie nucléaire et ça, en tant que syndicaliste et responsable hygiène et sécurité, ça ne me va pas.

Quelles sont vos craintes ?

En transportant les déchets,on multiplie le risque d’accident. Les cheminots et les usagers sont soumis au rayonnement neutronique. Les colis de déchets radioactifs sont transportés dans des emballages blindés appelés castors, soumis à des normes. Mais elles ne correspondent pas à la réalité. Lors de l’accident du tunnel du Mont Blanc, la température est montée à 1.000 degrés pendant quatre heures. Or les colis sont prévus pour résister à une température de 800 degrés pendant 30 minutes.

La catastrophe ferroviaire de 2009 de Viareggio en Italie a provoqué un incendie qui est monté également au-dessus des 800 degrés. Et au Canada, en plein centre ville, l’incendie a duré trois jours. Les pompiers n’avaient pas accès au train.

Alors que se passerait-il en cas d’accident et d’incident avec des matières radioactives ?

Si les colis sont détruits, leur contenu contaminera la région. L’IRSN explique qu’il ne se passe rien, ou que c’est toujours maîtrisé. Mais lors des accidents en Italie, au Canada ou en Belgique, on a bien vu que ce n’était pas maîtrisé. Il va falloir des réponses.

Le personnel qui transporte ce type de cargaison est-il formé et protégé ?

Ceux qui conduisent les trains chargés de matière radioactive passent une demi-journée de formation. Mais les travailleurs ne sont pas surveillés sur le plan de la santé. Or, il suffit de passer trente minutes à deux mètres de ce type de cargaison pour recevoir la dose annuelle. En cas d’accident grave, le conducteur a pour consigne de se mettre à l’abri, dès que possible. Nous ne sommes pas habilités pour intervenir.

Ce qui pose une question, qui doit intervenir en cas d’accident ?

Est-ce que des accidents avec des trains transportant des matières radioactives se sont déjà produits ?

Oui,mais rien de grave jusqu’à présent. Il n’y a eu ni collision ni incendie. Nous redoutons la collision au passage à niveau avec ce genre de cargaison. De plus, la SNCF peut mélanger les cargaisons de fret. On peut ainsi transporter des matières radioactives avec des produits chimiques. Et en plus, l’Europe vient d’autoriser le transport de matière explosive avec les déchets radioactifs."

Pour plus d'informations, vous pouvez lire le reportage entier.

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  • : Le blog de Diana André
  • : Pendant de nombreuses années de mandats électifs, je suis persuadée que c'est en partie par l'action politique que nous pourrons, que nous devons, "inventer demain". Désormais présidente de Renaissance Meuse et déléguée départementale de Territoires de Progrès, je m'efforce de partager les actions gouvernementales, de les expliquer et de relayer les besoins de notre territoire et de ses citoyens.
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