12 mars 2009
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18:02
ELLAT Métallurgie ou Comment on tue une entreprise quand la maison mère est à l'étranger
1. Comment fonctionne la chaîne ? En France, on est en début de chaîne : chez ELLAT, qui fait partie du groupe autrichien TERRA, on achète les matières premières pour fabriquer le chariot élévateur, on l'expédie dans une seconde usine en Alsace, qui fait toujours partie du groupe TERRA, pour l'équiper en électromécanique et électronique; ensuite, ce chariot enfin terminé va rejoindre la maison mère à l'étranger, d'où il est fourni à un grossiste pour être ensuite vendu au client final. Ce client paie son achat au grossiste, qui règle ensuite la maison mère, qui règle ensuite l'usine d'équipement en Alsace, qui règle en dernier lieu l'usine de construction ELLAT qui règle ensuite ses fournisseurs.
2. On limite les commandes en faisant fabriquer dans d'autres pays où la législation est moins regardante sur les droits des salariés.... La maison mère injecte alors de l'argent dans la trésorerie de la 1ère usine (ELLAT), puisque celle-ci a moins de rentrées pour payer ses factures, puisqu'elle a moins de commandes, puisqu'on fait fabriquer ailleurs... vous me suivez ?
3. Petit à petit, on laisse s'enferrer l'entreprise, on se garde bien entendu d'avertir les salariés ou le directeur...
4. Arrive le moment ou le dépôt de bilan est prononcé par le Tribunal de Commerce (qui d'ailleurs ne semble pas avoir eu tous les éléments pour une décision réfléchie) : normal, vous avez une dette que vous ne pouvez honorer... c'est la situation décrétée unilatéralement de cessation de paiement...
5. La mise en liquidation judiciaire suit dans la foulée...
L'entreprise avait reçu une subvention du Conseil Régional ? On n'en a rien à f...
Et les salariés dans tout ça ? On n'en a rien à faire... Tout juste seront-ils pris en compte par l'AGS (Association pour la Gestion du régime de garantie des créances des Salariés), mais rien n'est moins sûr. On peut même craindre que les règles françaises du droit du travail soient bafouées...
C'est sans compter la détermination du directeur et des salariés, puis du procureur qui met le holà... mais pour combien de temps ?
Voilà de la haute cavalerie financière digne d'une bande de voyous sans foi ni loi, dans un monde perverti par l'argent.
Voilà comment le savoir-faire et la valeur ajoutée d'une petite entreprise peuvent être foulés au pied par une mécanique bien huilée, orchestrée par des financiers sans scrupules et dénués de toute honnêteté intellectuelle, uniquement préoccupée par les bénéfices dûs à ses actionnaires et insouciante des problèmes humains que cela peut engendrer.
1. Comment fonctionne la chaîne ? En France, on est en début de chaîne : chez ELLAT, qui fait partie du groupe autrichien TERRA, on achète les matières premières pour fabriquer le chariot élévateur, on l'expédie dans une seconde usine en Alsace, qui fait toujours partie du groupe TERRA, pour l'équiper en électromécanique et électronique; ensuite, ce chariot enfin terminé va rejoindre la maison mère à l'étranger, d'où il est fourni à un grossiste pour être ensuite vendu au client final. Ce client paie son achat au grossiste, qui règle ensuite la maison mère, qui règle ensuite l'usine d'équipement en Alsace, qui règle en dernier lieu l'usine de construction ELLAT qui règle ensuite ses fournisseurs.
2. On limite les commandes en faisant fabriquer dans d'autres pays où la législation est moins regardante sur les droits des salariés.... La maison mère injecte alors de l'argent dans la trésorerie de la 1ère usine (ELLAT), puisque celle-ci a moins de rentrées pour payer ses factures, puisqu'elle a moins de commandes, puisqu'on fait fabriquer ailleurs... vous me suivez ?
3. Petit à petit, on laisse s'enferrer l'entreprise, on se garde bien entendu d'avertir les salariés ou le directeur...
4. Arrive le moment ou le dépôt de bilan est prononcé par le Tribunal de Commerce (qui d'ailleurs ne semble pas avoir eu tous les éléments pour une décision réfléchie) : normal, vous avez une dette que vous ne pouvez honorer... c'est la situation décrétée unilatéralement de cessation de paiement...
5. La mise en liquidation judiciaire suit dans la foulée...
L'entreprise avait reçu une subvention du Conseil Régional ? On n'en a rien à f...
Et les salariés dans tout ça ? On n'en a rien à faire... Tout juste seront-ils pris en compte par l'AGS (Association pour la Gestion du régime de garantie des créances des Salariés), mais rien n'est moins sûr. On peut même craindre que les règles françaises du droit du travail soient bafouées...
C'est sans compter la détermination du directeur et des salariés, puis du procureur qui met le holà... mais pour combien de temps ?
Voilà de la haute cavalerie financière digne d'une bande de voyous sans foi ni loi, dans un monde perverti par l'argent.
Voilà comment le savoir-faire et la valeur ajoutée d'une petite entreprise peuvent être foulés au pied par une mécanique bien huilée, orchestrée par des financiers sans scrupules et dénués de toute honnêteté intellectuelle, uniquement préoccupée par les bénéfices dûs à ses actionnaires et insouciante des problèmes humains que cela peut engendrer.