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24 mars 2018 6 24 /03 /mars /2018 14:29

Triste fin de semaine en Meuse, de celle qui formalise cette politique départementale sous des habits de terre brûlée.

Le couperet est tombé, la Préfète a choisi d'entériner deux des fermetures ardemment exigées par le Conseil Départemental.

La décision de privilégier le maintien du collège de Varennes est le seul signe positif de cette mise en scène macabre. Oui, on peut se féliciter que l'expérimentation dans un projet innovant, qui sera menée à Varennes, est un critère remarquable et c'est heureux pour ce secteur.

Alors... les raisons de supprimer Dun sur Meuse et Montiers sur Saulx... quelles sont-elles?

Pour Dun sur Meuse, une logique de territoire, lequel est clairement tourné vers Stenay... A voir... comment les décisions de sectorisation se feront-elles? Sur quels critères les familles seront-elles contraintes à amener leurs enfants à Stenay, plutôt qu'à Verdun? A trop vouloir évoquer une logique de territoire, on déshabille petit à petit justement nos territoires, espérant conforter des pôles au détriment d'autres...

Pour Montiers sur Saulx, le seuil démographique a été pris en compte... on sait depuis longtemps que les effectifs sont fragiles... Et là, ce n'est pas une logique de territoire qui a prévalu. Tout le monde connaît pourtant la spécificité de ce sud-ouest meusien, lieu emblématique de l'implantation du laboratoire de l'ANDRA, devant à terme conforter l'idée qu'un enfouissement de déchets nucléaires, dans le cadre d'un projet appelé CIGEO, serait dans ces terres désertifiées une formidable vitrine d'attractivité. 

Quand on lit dans l'article de l'Est Républicain de ce matin: « Le devenir du collège de Varennes a visiblement fait grand bruit jusqu’au plus haut sommet de l’État et des ministères à Paris. », le constat est d'autant plus amer que le plus haut sommet de l’État n'a guère été mobilisé sur le cas de Montiers sur Saulx. Le secrétaire d’État, Sébastien Lecornu, s'est déplacé à plusieurs reprises sur Bure, il a pris la "température" du secteur, il a pu juger de la déshérence qui s'est mise en place au fur et à mesure du temps qui passe, il a entendu les élus locaux...

Les acteurs politiques se sont peu à peu persuadés, ont persuadé les électeurs depuis des dizaines d’années, que le « mirage » labo/CIGEO allait tirer l’économie vers le haut… générant des milliers d’emplois… On sait ce qu’il en est…

Quelle motivation empêchait, ici aussi, de lier la poursuite d’activité du collège en initiant un projet éducatif innovant ?

Et au-delà de ces décisions, quelle sectorisation pour les collégiens de Montiers ? Gondrecourt… espérant, par ce choix, conforter le collège Val d’Ornois ? Et pourquoi pas Chevillon, en Haute Marne, beaucoup plus près en terme de kilomètres et plus sécurisé en terme de liaison routière ?

A trop vouloir imaginer des stratégies que l’on imagine bénéfiques pour un tel, on occulte totalement l’équilibre de l’offre pédagogique sur le territoire. Derrière la fermeture du collège de la Haute Saulx, c’est désormais l’école primaire qui est menacée… Comment fixer des familles sans travail, là où désormais, outre l’absence d’espoir d’emploi, à part les mirages que font miroiter certains, se retrouve aussi l’absence programmée à plus ou moins long terme d’offre éducative du premier degré ? Ah, oui… le bâtiment est solide… on y installera une MFR… heu… comment dire… encore une source miraculeuse d’emplois…

Alors, quand on lit : « C’est un signal très positif qui est envoyé par l’État sur ce territoire rural… », « Il est important que ce nouveau plan ait finalement obtenu l’accord des deux collectivités en vue d’une stratégie partagée : le Département et de la Région Grand Est. », « installer des Maisons familiales rurales (MFR) qui serait une excellente promotion de notre territoire. », « La Région s’est pleinement investie via son agence régionale pour que les circuits de ramassage proposés répondent au mieux aux critères de 45 minutes. D’autres ont même été réduits. », cette dernière assertion alors que le 14 mars, le vice-président régional meusien assurait que rien n’était fait… toutes ces congratulations de non aloi, c’est le sentiment d’abandon qui prédomine, de désabusement, de celui qui démontre un désintérêt manifeste pour les zones rurales, de celui qui va cristalliser un peu plus les oppositions, en particulier celles dans le secteur de Bure…

Si on ne lisait que les propos suivants, « un projet pilote à co-construire et une dynamique autour d’une école socle avec des idées et des pistes. » on se réjouirait… que n'a-t-on pas mis en place cette réflexion sur les trois sites...

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  • : Le blog de Diana André
  • : Pendant de nombreuses années de mandats électifs, je suis persuadée que c'est en partie par l'action politique que nous pourrons, que nous devons, "inventer demain". Désormais présidente de Renaissance Meuse et déléguée départementale de Territoires de Progrès, je m'efforce de partager les actions gouvernementales, de les expliquer et de relayer les besoins de notre territoire et de ses citoyens.
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