Quelle est la conception de la démocratie de Philippe Richert, président de la Région Grand Est? On pouvait croire qu'enfin, à la demande des électeurs, on pourrait travailler ensemble, au plus près des besoins des territoires. Au fur et à mesure des ces quatre mois d'existence, il se fait jour qu'il n'en est rien. Preuve en est, ces visites de départements qui se font en ignorant totalement et d'une façon cynique les élus régionaux minoritaires.

Ainsi,ce mardi, Philippe Richert est de nouveau en Meuse et rencontre des "décideurs", accompagné des élus de sa majorité du Conseil Régional. Entre autres, il échange avec les élus du Conseil Départemental, toutes sensibilités politiques confondues. Dans cet hémicycle, il est de tradition d'associer les élus de toute sensibilité politique à des rencontres de cette nature. On ne peut que souligner la conception constructive de rassemblement qui a toujours été de mise au sein de l'assemblée départementale. Je peux en témoigner pour l'avoir vécue et en remercier le Président d'alors, Christian Namy, homme de consensus et conscient que ce n'est qu'ensemble qu'on peut avancer.

Mais il ne semble pas que cette vision de la politique soit venue un tant soit peu à l'esprit du président Richert, qui ignore royalement les élus de la minorité régionale. Il semble que ce soit également une conception partagée par "ses" trois élus meusiens, puisqu'à aucun moment, depuis janvier, ceux-ci n'ont proposé d'aborder ensemble des dossiers ou des sujets intéressant le département.

En effet, travailler ensemble et co-construire, les belles paroles de campagne, les envolées lyriques et les incantations de plénières à Strasbourg, se révèlent affligeantes de démagogie facile et de pur affichage. Se souvenir des raisons pour lesquelles on est majoritaire, c'est assurément vraiment trop difficile... Marre des clivages, disait-on... Franchir le pas et associer les élus minoritaires du territoire afin d'aborder les enjeux si importants pour celui-ci, c'est décidément hors de portée d'un élu UDI. Et pourtant la Meuse a besoin de TOUS ses représentants pour y imposer reconnaissance, progrès et attention.