J'ai découvert ce matin le résultat du "sondage" diligenté par l'Est Républicain et portant sur l’accueil de réfugiés à Bar le Duc. Quelque peu interloquée par la découverte de cet ostracisme manifesté par certains de nos concitoyens, je me remémore ces belles rencontres faites au cours de ma carrière, des rencontres riches d'échanges et de partages.
Comment, en particulier, oublier l'arrivée, depuis l'enfer des Balkans, d'Asmir, de Meliha ou d'Elma, déracinés et perdus, le regard plein de timidité et d'espoir à la fois. Pas si lointain que cela ce souvenir d'accueil, où tout était fait pour accompagner dignement ces familles et leur apporter considération et respect. Les trois enfants ont atterri dans ma classe de CP, ne connaissant pas un mot de français, mais pourtant si avides d'apprendre, si avides de nous connaître, si avides de trouver leur place parmi de nouveaux petits camarades. Insérés d'emblée dans le groupe, ils ont pris possession d'emblée du matériel scolaire, des habitudes de travail. Inclus de suite dans les groupes de danse préparant la fête scolaire, ils ont mis leur cœur à l'ouvrage, ouvrant devant eux un chemin vers un avenir prometteur.
Je sais qu'ils ont réussi dans la vie, je sais que leurs familles sont fières d'eux.
Et avant eux, il y eut Samira ou Amira, et ensuite Madina ou Ahamed, Selma, Saïd ou Eldina et tant d'autres!
Quant à moi, je suis fière d'avoir contribué à mon modeste niveau à l'accueil de ces jeunes, fière d'avoir participé à l'intégration, à l'insertion de ces nouveaux arrivants.
Que chacun prenne conscience et essaie de remonter le temps... celui où dans sa propre famille un parent parfois pas si éloigné avait fait la même démarche, quitter son pays pour construire une nouvelle vie en France.
Accueillir ne nous enlèvera rien, ne nous privera pas de nos avantages, ne nous retirera pas notre logement, ne nous prendra pas notre travail...